Les deux pilotes français libérés : une affaire riche en rebondissements
Le capitaine Frédéric Chiffot et le lieutenant José Souvignet ont été libérés et sont arrivés hier soir en France. Les deux pilotes étaient retenus depuis plus de cent jours. Trois mois de recherches, d'inquiétudes et d'incertitudes qui s'achèvent enfin.
Le 30 août, leur Mirage est abattu dans la région de Pale, fief des Serbes de Bosnie, au premier jour de l'opération de l'Otan " Deliberate force ". Sans attendre, l'Otan lance une opération pour récupérer les deux hommes.
Le 31 août, le ministre de la Défense, Charles Millon, affirme que les deux pilotes sont "vivants". Le 5 septembre, le président Chirac déclare qu'il tient Milosevic pour "responsabl " de leur sort.
Le temps passe. Le 27 septembre, le ministère de la Défense révèle l'identité des deux officiers et assure qu'ils sont aux mains des Serbes de Bosnie. Confirmation du chef des Serbes de Bosnie le 18 octobre : les deux pilotes ont été "kidnappés dans un hôpital".
Paris perd son calme. Le 9 novembre, le ministre des Affaires étrangères, Hervé de Charette, menace de s'opposer à une levée des sanctions contre Belgrade s'il n'obtient pas d'assurance sur le sort des pilotes. La France adresse un ultimatum, le 6 décembre, au président serbe Slobodan Milosevic. Si les deux militaires ne sont pas rendus avant la date de la signature des accords de paix sur la Bosnie (le 14 décembre), la France pourrait " en tirer toutes les conséquences ".
Les choses s'accélèrent. Le 8 décembre, Hervé de Charette annonce que l'ultimatum français expire dimanche 10 décembre. Le 11 décembre, la France, toujours sans nouvelles de ses deux pilotes, réaffirme que leur détention "met en danger le processus de paix en Bosnie".
Hier, le chef d'Etat-major des armées françaises, le général Douin, a négocié toute la matinée avec les chefs militaires yougoslaves et les Serbes bosniaques. En début d'après-midi, c'est le soulagement. Le capitaine Chiffot et le lieutenant Souvignet sont libres.
Anne Petitjean